"Le calvaire d'un innocent"( Dreyfus : Le déporté innocent à l'île du Diable. Le martyre de sa malheureuse épouse )
Se présente sous la forme de 162 fascicules de 32 pages, soit un total de 5184 pages. Chaque fascicule : 1,20 franc.
Le texte intérieur est découpé en livraisons de 8 pages. Ce qui fait un total de 648 livraisons.
Du n° 1 au n° 8, chaque fascicule contient 2 cahiers de 16 pages, les couvertures sont identiques et représentent un dessin générique. A partir du n° 9, chaque fascicule contient 1 cahier de 32 pages, les couvertures sont toutes différentes et représentent une illustration en rapport avec le texte.
Au début, pas de mention d'éditeur ni de date. A partir du n° 127 les fascicules sont datés. A partir du n° 129, l'éditeur est indiqué : "Librairie Moderne, 6 rue Gager-Gabillot, Paris". La datation permet de voir que les fascicules étaient vendus 2 par 2, tous les samedis. Sur cette base, en extrapolant, on arrive à la parution du n° 1 le samedi 11 juillet 1931.
De nombreux sites ( Chapitre, Galaxidion, etc… ) proposent comme auteur : Jules D'Arzac. La Bibliothèque Nationale ne possède pas ce roman. Jules d'Arzac n'y figure pas non plus. Quelle est donc l'origine de cette assertion que tout le monde semble copier ?
La base de données américaine "Dreyfus Affair in the making of modern France"
donne ce roman en livraisons comme étant la traduction d'un roman allemand écrit par Eugen Von Tegen.
Une recherche sur le site de la Deutsche National Bibliothek à Leipzig donne l'édition originale :
Eugen von Tegen : "Unschuldig getrennt : Dreyfus, des unschuldig Verbaunten und seiner Gattinergreifendes Schicksal"
( Dresden, Mignon Verlag, 1930, 3120 pages, en livraisons regroupées en 5 volumes )
Cela semble être le seul roman de Eugen von Tegen, qui ne figure pas dans les dictionnaires allemands de pseudonymes.
La dernière page du roman contient un chapitre qui interpelle les collectionneurs : "Jacques Valbert, dont le chef du Service secret avait apprécié les rares qualités, avait dû interrompre brusquement son reportage au Maroc, pour venir élucider le mystère que le public de cette époque avait découvert sous le nom de l'Affaire de Montmartre et qui, pour les archives secrètes de plusieurs grands pays fut celle de l'agent X 13 (*), affaire dont la solution devait être l'un des plus beaux succès de la carrière du journaliste-détective.
(*) Lire dans la même collection : X 13 ou la pègre de la diplomatie."
Ce paragraphe semble avoir été ajouté par le traducteur ou l'éditeur pour vendre un autre roman.
Quelqu'un l'a vu ce X 13 ? ( pas le héros québécois, bien sûr… )